La Potasse, de l'or en barre pour Israël !

La mer morte, qui marque le point le plus bas du globe (417 m sous le niveau de la mer) est un symbole universel de désolation, bien pire que les régions désertiques les plus inhospitalières. Le lieu où les Sodome et Gomorrhe bibliques ont été enterrés sous un déluge de feu et de soufre. Pourtant la mondialisation et ses hautes turbulences actuelles pourraient offrir une opportunité inimaginable de développement pour toute cette région aux paysages lunaires, et esquisser pourquoi pas, un signe fort de rapprochement entre l'état hébreu et ses voisins arabes. Afin de former la clé de voûte d'un Moyen-Orient transformé.
De cet endroit, on extrait depuis des décennies du potassium, bromure, magnésium et naturellement du sel. Des minéraux bien moins rentables et importants que le pétrole et le gaz des contrées environnantes... Quoi que ! Avec l'envolée des cours de toutes les céréales – blé, riz, mais, ... – et les pénuries alimentaires qui s'allument partout dans le monde, la demande de potasse qui aide à la fabrication d'engrais et autres fertilisants, a explosé. Et avec elle le prix d'un produit dont Israël assure 11% de la production totale à l’échelle de la planète.
Le leader israélien du secteur, Israël Chemicals Limited (ICL, anciennement Dead Sea Works) - 3ème producteur mondial de potasse, mais aussi de 35% du brome mondial et de 9% du magnésium – voit son cours en bourse atteindre des sommets, au rythme de la progression de cette matière première. Une véritable succès story, passé de 6 NIS / action il y a 5 ans, à 80 NIS aujourd'hui, grâce à un CA en pleine croissance : $1.53 milliard au 1er trimestre 2008, soit le double sur la même période de l'an dernier, et une multiplication par 4 du résultat net.
Comment pourrait-il en être autrement : le prix de la potasse s'envole, poussé par une offre largement insuffisante. Un phénomène qui ne pourra que perdurer encore longtemps, puisque les capacités de production ne devraient progresser que faiblement, pour toutes sortes de raisons techniques (p-e 3% par an d'ici 2012) alors que la demande, elle, est fortement soutenue par les besoins des pays émergents - la Chine importe 70% de ses besoins actuels... Ainsi, la tonne qui se traitait (sur le marché non officiel) aux environs de 200 $ de mi-2004 à mi-2007 – ce qui était déjà le double des cours observés mi-2003, a atteint au printemps 2008 les 500 $ ! UralKali vend même déjà vers l'Asie et le Brésil la tonne à... 1 000 $ !
A ces niveaux, la potasse pourrait donc bien devenir le nouvel or noir, ou plutôt blanc, de la région, pour le plus grand bénéfice des économies israélienne et palestino jordanienne. Et relancer l'intérêt des investisseurs internationaux autour du grand projet promu par le Président S. Pérès de vallée de la Paix : la construction autour de la Mer Morte de grands complexes hôteliers dédiés à un tourisme thérapeutique mondial, et le creusement d'un long canal qui la relierait à la mer rouge, afin de l'alimenter et de profiter du dénivelé pour produire des ressources énergétiques renouvelables.

A surveiller dans ce secteur :
Le canadien Potash Corporation of Saskatchewan.



Le groupe russe UralKali.


L'israélien ICL.



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