Etait-ce vraiment nécessaire, Mr Fisher ?

Je viens de relire la note de la Banque d'Israel expliquant sa décision de remonter les taux d'intérêt pour la seconde fois en un mois. En les haussant de 0,5% au total sur Juin, elle espère je cite : "ramener l'inflation qui s'est envolé à 5.4 % ces 12 derniers mois, dans la fourchette des prévisions gouvernementales de 1-3 pour cent l'an..."
La logique économique ne devrait pas être discutable... Et pourtant. J'aimerais pondérer cette mesure par quelques observations qui démontrent le peu d'efficacité qu'il faut en attendre.
D'abord, ces tensions inflationnistes, dans le sillage de la flambée du pétrole et des produits alimentaires, sont à dimension mondiale. Des tensions sur les prix qui ont même gagné les pays à bas coûts. Autant dire que la marge de manoeuvre israélienne est plus que réduite.
Secondo, cette décision qui ne peut influencer, nous venons de le voir, que la "partie" interne de l'inflation, se propose donc de cibler l'augmentation de la consommation intérieure, génératrice de cette hausse des prix. Mais le problème est que celle-ci reste également le moteur principal de la croissance israélienne... Nous demanderait-on de choisir entre activité et recul des prix ?

De plus, elle accroit le différentiel de taux entre Shékel et USD, qui reste lui aux USA à 2%. Une situation qui va encore favoriser une devise israélienne déjà jugée bien trop forte par nombres d'agents économiques, les exportateurs en tête.
Enfin, dernière question : comment imaginer qu'une réduction des taux si étroite, à peine 0.25 point, puisse vraiment casser cette fièvre inflationniste, au point de la ramener des 5,4% actuels, aux 1 à 3% voulus par le Trésor ?
Le graphe ci après tend à montrer une déconnection de longue date entre la courbe des Taux d'Intérêt (TI) sur les 5 dernières années et celle de l'Inflation (CPI) avec, in fine, une hausse des prix alors que les taux directeurs sont abaissés !



Décidement les lois macroéconomiques ne sont plus ce qu'elles étaient...

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